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« Il est absolument sidéré par l’horreur du crime, comme tous les Français », a indiqué son avocat Me Nabil El Ouchikli. « Il ne savait pas qui était Anzorové ».

Le parent d’élève Brahim Chnina, mis en examen mercredi pour « complicité d’assassinat terroriste » dans l’enquête sur la mort de l’enseignant Samuel Paty, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), a été placé en détention provisoire vendredi.

Le père de famille de 48 ans, qui avait posté deux vidéos appelant à la mobilisation contre l’enseignant, avait été incarcéré dès mercredi dans l’attente d’un débat devant le juge des libertés et de la détention qui s’est tenu vendredi après-midi au tribunal de Paris.

« Sidéré par l’horreur du crime »

Il avait été interpellé samedi 17 octobre à l’aube, au lendemain de l’assassinat de Samuel Paty, 47 ans. « Il est absolument sidéré par l’horreur du crime, comme tous les Français », a indiqué son avocat Me Nabil El Ouchikli. 

Les investigations ont révélé que le jeune terroriste avait contacté le père de famille et qu’ils avaient eu des échanges, après la publication des vidéos dans lesquelles ce dernier accusait le professeur de « discrimination » envers les collégiens musulmans.

« Il ne savait pas qui était Anzorov, tout comme les centaines d’anonymes qui l’ont contacté de toute la France et même de l’étranger pour lui témoigner leur soutien. Il fait parfaitement confiance à la justice pour que la vérité éclate »,
Me El Ouchikli.

Six mis en examen

Six personnes ont été mises en examen mercredi pour « complicité d’assassinat terroriste » : outre Brahim Chnina, le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, deux collégiens de 14 et 15 ans ainsi que deux amis de l’assaillant, Naïm B. et Azim E. Une troisième relation du terroriste, Yussuf C., est poursuivi pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ».

Les cinq adultes sont en détention provisoire et les deux collégiens de 14 et 15 ans, accusés d’avoir désigné contre rémunération l’enseignant à l’assaillant, sous contrôle judiciaire.

Brahim Chnina et Abdelhakim Sefrioui, 61 ans, sont accusés d’avoir « nommément désigné comme une cible sur les réseaux sociaux le professeur d’histoire-géographie « au moyen d’une manoeuvre et d’une réinterprétation des faits », avait souligné le procureur antiterroriste Jean-François Ricard. Réfutant tout lien de Brahim Chnina avec « un mouvement radical », Me El Ouchikli a regretté que « la personnalité de (son) client relayée dans les médias ne (corresponde) absolument pas à la réalité ».

« C’est un père de famille engagé depuis plus de dix ans dans des associations caritatives et d’aide aux personnes en situation de mobilité réduite ».
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